Les maîtres de Glenmarkie, Jean-Pierre Ohl
Bonjour Msieudames,
En septembre, avant de rentrer à Narbonne, je suis allée à la librairie Georges. Of course j'y ai vu Jean-Pierre. Of course je suis repartie les mains pleines de livres, dont le sien, dédicrassé en plusieurs exemplaires pour ma mômon, ma mamie, et moi. Huuuu alllitération en "M". Ca tombe bien, on aime. *pardon, je referai plus....*
Ma grand-mère, elle s'est jetée dessus en laissant tomber tous ses autres bouquins en cours (oui, c'est une maladie héréditaire, on ne sait rien faire 1 chose à la fois, faut faire au moins 8 trucs, sinon, ça porte malheur. Enfin, peut être pas, mais on est très heureux avec cette méthode là, du coup, on commence on commence on commence, et c'est génial). Donc ma grand-mère, elle a adoré. Elle me disait au téléphone : "ho je ris, c'est bien, c'est bien !!!" Ma mère, heu, je sais pas si elle l'a lu ou pas, me souviens plus, mais je crois qu'on en a pas parlé. Néon, pareil, lu/adoré. Et moi, ben je l'avais pas lu.
Je l'avais pas lu pour plusieurs raisons. La prems, c'est que début septembre, j'étais un peu préoccupée par Dracula. Comprenez, j'allais avoir un chien, et je marchais. Pour le chien, 5 ans que j'attendais, pour marcher, 2 ans, juste... Donc, voilà, j'avais la tête un peu préoccupée (déjà qu'en temps normal... mais bon, c'est une autre histoire !!) Alors j'ai lu des trucs quand même, les Millenium, le dernier Gavalda, des polars à gogo... Mouais, des trucs que je savais que ça allait pas me prendre la tête et que surtout je gaspillerais pas. Parce qu'il n'y a rien de pire que de lire un livre quand c'est pas le bon moment, il est tout gaspillé après. Ca c'était la première raison.
La dems, ben c'est que j'avais un peu la trouille. Lire un bouquin de quelqu'un qu'on connait pas, on s'en fout. C'est bien, tant mieux, c'est pas bien, tant pis. Aucune conséquence. Là, avec les bouquins de Jean-Pierre, spa tout à fait pareil. On se connait depuis... hum, sais pas trop, 10 ou 15 ans, un truc dans le genre. Ouais, ça passe vite. Et moi, je suis plutôt du genre franc... Alors je me fous un peu la trouille. Parce que si j'aime, ben, j'aime, mais si j'aime pas ben je le dis. Alors c'est pas la mort non plus, mais c'est dommage, ça peut faire de la peine, et ça craint. Donc, j'avais tâté le terrain, un peu. Et tout le monde, mais vraiment tout le monde, me disait que c'était trop génial. Déjà, son premier bouquin, Monsieur Dick ou le dixième livre, c'était quelque chose. C'est un livre qui fait aimer les livres, et qui donne envie d'en lire plein d'autres. Oui. Justement. Et ça court pas les librairies, des livres pareils. Du coup, j'étais encore plus inquiète pour le deuxième : "ça va être aussi bien ?? ça va tenir la route ?? il a senti le filon du prems il va surfer pareil dessus ??" bref, les boules. Parce qu'on en a vu plein des supers auteurs qui ont écrit un super premier livre et que la suite faut partir en courant... Je citerai personne, mais bon...
Et puis quand même, me suis lancée, la semaine dernière, je l'ai ouvert. Et j'ai commencé. Et j'ai pas pu m'arrêter. J'ai voulu ralentir un peu, pour pas gaspiller, alors j'ai commencé un polar, mais pas moyen, je suis revenue à Ebenezer Krook, à Mary Guthrie, à Thomas Lockhart parce que je pouvais pas me les sortir de la tête.
Il est magique ce livre. Il est irracontable, je crois. Je veux bien essayer un résumé, comme ça, mais je promets rien.
Heu, je sais pas par où commencer... Hum, je me lance, en vrac, on rangera après.
On est en Ecosse, dans les années 50. Mary Guthrie est étudiante. Ebenezer Krook est prêtre. Un chapitre pour l'un, un chapitre pour l'autre. Elle fait des recherches sur Thomas Lockhart, écrivain farfelu du XVII. Forcément, Ebenezer Krook et Lockhart ont un lien. Forcément, tous les acteurs de ce bouquin sont importants, parce qu'ils apportent tous quelque chose à l'histoire. Forcément, les lieux aussi sont importants : on se retrouve dans un château en Ecosse, avec des passages secrets, des armoires à secrets, des majordomes secrets ; on se retrouve aussi en Espagne, pendant la guerre, ou dans cette toute petite librairie, un peu sombre, où les livres de moins de 50 ans n'ont pas droit de cité, où la seule lumière vient du galbe des mollets des jeunes femmes, aperçus par le soupirail, et par le whisky. Le whisky coule à flots. Il justifie, il donne des ailes, il pardonne. Mais je ne parle pas assez des fantasques Lockhart. De génération en génération, ils ne manquent pas à leur promesse de singularité. Singuliers, mais souvent jumeaux. Ils s'échangent, trompent, manipulent. Le Lockhart est manipulateur. Ce qui fait son intérêt, remarquez... Hum, je relis, et je m'aperçois que j'ai oublié de parler des livres. Evidemment, les livres sont présents. Parce que le Thomas Lockhart de Mary était écrivain, parce qu'Ebenezer devient libraire, parce qu'on y croise George Orwell en vrai, et tellement de mots d'autres auteurs...
Bon. Je sais pas si je vous ai donné envie de lire ce livre. Ca a l'air pas clair du tout, comme ça, mais je vous jure archi jure que la lecture est délicieuse. JP, il est super fort, sans déc. Il manie toute une tripotée de personnages avec des caractères de oufs, il les fait se rencontrer, traverser les histoires et l'histoire, c'est marrant, vraiment marrant, parce que l'humour est en acier trempé, et surtout, on y croit. Y a rien de pire que de lire un livre, et de se dire, pfff, même pas vrai ! Ben là, si, vrai tout le temps !!!
Par tronque, ce qui est super chiant, quand on lit un méga bon livre, c'est le livre qui suit. Parce que le livre qui suit, aussi bon soit-il, il sera jamais aussi bon...
Allez les gens, c'est pas tout ça, mais faut qu'je file.
.-)