L'attrape-Coeurs, Salinger
Bonjour Msieudames,
Bon. L'heure est grave.
J'ai lu l'attrape-coeurs.
Je le classe dans la catégorie des livres que tout le monde aime, et je voudrais comprendre pourquoi mais j'y arrive pas.
Le Best Seller. Le livre qui marque une époque, une génération.
Ahem.
Alors, par quoi je commence...
Déjà, vous le sentez venir, j'ai pas été super emballée. J'ai trouvé chiant.
Néon m'avait dit, t'es trop vieille pour lire ça, tu vas t'énerver. Trop vieille mon cul. J'ai lu tout Harry Potter. Et tout Twilight. Suis pas trop vieille. Nanmého. Trop vieille. Pfff n'importe quoi !!! Complètement ravagé... Puis je m'énerve jamais.
Alors j'ai pas super aimé, mais c'est pas une question d'âge. Je pense pas. J'ai pas super aimé, parce que j'ai trouvé les 3/4 du livre inintéressants. Ouais. J'ai pas peur. Inintéressants. Et me semble qu'ado, ça m'aurait gonflée tout pareil. Pour tout dire, me suis dit, ah tiens, du remplissage. Ouais, j'ai pas peur j'ai dit. Suis une guedin de la critique de livre, dans l'attrape-coeurs, y a du remplissage. Et vlan, prends ça, Salinger. Va faire l'ermite. (Ah déjà fait). Bon, ben va mourir alors. (Ah déjà fait aussi). Bon ben si monsieur a déjà tout fait alors... Brèfle. Me suis dit aussi : ouah super le nom du gars. Il s'appelle Holden Caulfield. Ca sonne bien, ça me plait.
Donc, le héros, Holden Caulfield, c'est un ado plutôt intelligent, avec un grand coeur et qui trouve pas sa place. Il se fait virer de toutes les écoles qu'il fréquente et il finit par avoir du mal à l'assumer, et donc, décide de fuguer. Alors déjà, le mot fugue est peut être galvaudé. Il part du lycée, mais il va pas bien bien loin. Il tourne autour de chez lui, s'y introduit même de nuit pour papoter avec sa frangine, il est sans cesse en recherche de connaissances, de souvenirs, il sait pas trop quoi faire de sa peau, et au final, ce qu'il voudrait vraiment, c'est qu'on lui tende la main et qu'on lui dise, spa grave mon gars, l'école c'est tout pourrito y a que des cons, on va te trouver un truc qui te va bien dans la vie, et regarde, nous on est là et on t'aime.
Alors, cette partie là, l'histoire pure et dure, j'ai vraiment trouvé super. Le fond, quoi. Le problème que j'ai eu, c'est la forme. Déjà, pendant tout le bouquin, je me disais, mais pauvre nouille, pourquoi tu as pris une traduction, et pas la vo ? Ben j'en sais rien. J'ai vu le bouquin, je l'ai pris. Et forcément, à chaque fois que je lis une traduction, je tique, je doute, je me demande ce qu'était la phrase à l'origine, pourquoi tel mot est là, si le passif est justifié, si la concordance des temps est pas un peu boiteuse... bref, des vraies questions de traductrice qui me foutent généralement le livre en l'air. Bon, là, ça a pas loupé. D'autant que je l'ai trouvée datée, la traduc, avec un vocabulaire daté et des formules datées aussi. Ce qui semblerait logique vu que le bouquin a quelques années, quand même, mais, à chaque fois que je lisais la môme truc muche ou le gars machin, je sentais mes mâchoires se crisper un chouille et mon cerveau partir en vrille. Ca m'aidait moyen pour la concentration, s't'affaire...
M'enfin. Pour en revenir au remplissage, c'est un tout petit bouquin, une nouvelle un peu longue. Et c'est peut être ça qui m'a bien énervée. C'est une nouvelle étirée. Et que je te raconte un film que j'ai vu par ici, et que je te fasse un récap' du gant de base ball de mon frère, et que je décrive exactement je sais plus quoi, d'ailleurs, mais à plein de moments, me suis sentie larguée. Fallait que je revienne en arrière, que j'essaie de comprendre quel était le but de la description, et si elle avait un but. Et ben souvent, j'en ai pas trouvé. Si ce n'est peut être de passer le temps. Il cherchait un moyen de passer le temps, il nous embarque dans son temps gratuit et perdu avec lui. Du coup, effectivement, au final, on dépasse les 200 pages.
Puis y a l'énigme des canards aussi. Où vont les canards de Central Park quand leur lac est gelé ? Hein ?? Où qu'ils vont les canards ?? Et il fait chier un peu tout le monde avec ses canards. Mais bizarrement, pas moi. Parce que du coup, me suis bien demandé aussi où ils allaient, ces foutus canards. Mais bon, j'imagine qu'ils doivent avoir une maison à canards, avec chauffage à l'électricité solaire et tout et tout, et distribution de nourriture de canards automatisée, avec des toilettes sèches à canards. La totale Maison Canard total recyclage. Ou alors les Chinois les laquent et les bouffent. C'est possible aussi.
Donc voilà, j'ai pas détesté, mais je me suis emmerdée, et perdue. Plein de fois. Une fois de plus, j'ai pas vu la magie du truc ni en quoi ce livre a marqué une génération. J'ai compris ce que me disait Néon en me parlant de mon âge. On peut voir en Holden Caulfield un héros qui s'émancipe, ou un petit con qui pense qu'à sa peau, selon l'âge qu'on a quand on le lit. Mais là où Néon avait tort, c'est que je l'ai pas pris pour un petit con, le gars Holden. Je le comprends même, vraiment. C'est un bon ptigars. Juste, j'en fais pas un héros. Mais j'en aurais pas fait un héros en lisant l'attrape-coeurs à 16 ans, non plus. J'aurais peut-être été moins exigeante sur la forme, parce que j'avais moins de références, forcément, mais je suis sûre que j'aurais hurlé tout pareil sur le remplissage. Me souviens avoir dit ça à ma prof de français au lycée : "ouais, t'assons, Zola, t'enlèves les descriptions, y a plus rien dedans. Il était payé au mot, c'est ça ?" Elle l'avait mal pris, et il est possible que ma mère ait été convoquée une fois de plus...
Allez les gens, c'est pas tout ça, mais faut qu'je file.
;-)